Effet de la ré-humidification sur les matériaux cimentaires soumis à un incendie
Résumé
De nombreux travaux ont permis d'analyser le comportement mécanique d'un béton soumis aux hautes températures. Toutefois aucune étude n'a été faite sur l'effet de la ré-humidification des matériaux cimentaires exposés à un incendie réel. Cette étude en constitue une première. Des éprouvettes de mortier normal 4x4x16cm3 et des pâtes de ciment de consistance normalisée sont exposées à un feu de bois pendant 1h après avoir été conservées dans l'eau à 20°C pendant 30 jours. Les corps d'épreuves sont soumis à deux types de refroidissement avant d'être testés: refroidissement à l'air ambiant et refroidissement brusque dans l'eau. Les résultats d'essais effectués montrent que les propriétés mécaniques des mortiers soumis au feu se dégradent suite à la déshydratation de la matrice cimentaire : la perte moyenne de résistance est de l'ordre de 60%. La ré- humidification (refroidissement brusque dans l'eau) a permis au mortier incendié de récupérer une partie de sa masse (de l'ordre de 10%) et un gain de résistance mécanique en compression d'environ 40%. L'analyse de la microstructure interne des pâtes de ciment étudiée par diffraction X et observations au microscope électronique à balayage (MEB) montrent qu'après ré-humidification, le ciment se réhydrate à nouveau (formation de la Portlandite et CSH). Cela permet d'expliquer l'évolution des résistances.