Mise au point du dosage d’ajmaline, de yohimbine et de réserpine par CL-HR-SM : application à un cas d’intoxication mortelle - Université de Rennes Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2015

Mise au point du dosage d’ajmaline, de yohimbine et de réserpine par CL-HR-SM : application à un cas d’intoxication mortelle

Résumé

Objectif L’ibogaïne, alcaloïde extrait de Tabernanthe iboga, est depuis longtemps utilisé en Afrique de l’Ouest à des fins rituelles ou de médication. Depuis quelques années, cette substance est proposée pour lutter contre les addictions, en particulier à l’alcool et aux opiacés [1]. Nous présentons les données médico-légales, cliniques et analytiques concernant une femme de 30 ans dépendante à l’héroïne, retrouvée décédée, et pouvant avoir consommé une poudre achetée via Internet étiquetée « Iboga du Gabon ». Nous présentons également les données relatives à l’identification et à l’analyse de cette poudre, e les corrélations avec les conclusions de l’autopsie. Méthodes La poudre et les prélèvements biologiques (sang périphérique et bile) ont été extraits et analysés selon une méthode de screening par un couplage LC-MS en haute résolution (Q Exactive®, Thermo Scientific) sur une colonne Gold PFP (150 × 2,1 mm, 5 μm). Une méthode de dosage a été développée pour quantifier dans le sang et la bile les alcaloïdes identifiés dans la poudre : après ajout de l’EI (flurazépam), 100 μL d’échantillon sont extraits en phase liquide en milieu basique, évaporés à sec et repris par 500 μL de phase mobile puis analysés par CL-HR-SM en mode MS/MS. L’ajmaline, la yohimbine, le flurazepam et la réserpine présentent respectivement des temps de rétention de 3,0 ; 3,2 ; 3,8 et 4,6 min et des transitions de détection 327,2060 → 144,0805 ; 355,2050 → 144,0805 ; 388,1586 → 315,0686 ; 609,2796 → 174,0911. Les concentrations sanguines ont été déterminées au moyen de courbes de calibration (corrélation > 0,99) allant de 10 à 1000 ng/mL obtenues en surchargeant du sang par les alcaloïdes. Résultats Le screening réalisé dans la poudre et les prélèvements biologiques ont permis de mettre en évidence la présence d’ajmaline, yohimbine et réserpine (Tableau 1). Les analyses ont également révélé la présence dans le sang d’oxazépam, de norbuprénorphine et du glucuronide de morphine à des concentrations thérapeutiques usuelles. Conclusion La poudre étiquetée iboga n’en contient pas. Les alcaloïdes qu’elle contient, également retrouvés dans le sang, laissent suggérer une falsification par une autre espèce végétale proche : Rauwolfia sp. Cette confusion est décrite depuis de nombreuses années sous l’appellation « faux iboga ». La toxicité des alcaloïdes est différente, avec notamment des risques cardiovasculaires qui justifient des mesures d’information et de prévention pour les usagers éventuels de ces pratiques. L’imputabilité du décès à la consommation de la poudre peut donc être envisagée.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-01150498 , version 1 (04-02-2016)

Identifiants

Citer

T. Gicquel, C. Hugbart, S. Lepage, Françoise Lohézic-Le Dévéhat, A. Baert, et al.. Mise au point du dosage d’ajmaline, de yohimbine et de réserpine par CL-HR-SM : application à un cas d’intoxication mortelle. Toxicologie Analytique et Clinique, Jun 2015, Arcachon, France. pp.S34, ⟨10.1016/j.toxac.2015.03.043⟩. ⟨hal-01150498⟩
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