Statut social des dialysés « migrants sanitaires » : étude pilote sur quatre centres de dialyse de centres hospitaliers publics
Abstract
Introduction Depuis quelques années, les « migrants sanitaires » semblent de plus en plus nombreux en dialyse en France et leurs conditions sociales sont souvent précaires. Aucune étude ne s’est cependant jusqu’à maintenant intéressée à leur statut social qui pourtant peut conditionner de façon importante leur prise en charge médicale. Ces patients sont le plus souvent pris en charge dans des centres publics au moment de leur arrivée en France. Patients et méthodes Les médecins et les assistants sociaux de 4 centres de dialyse publics (2 à l’Est et 2 à l’Ouest de la France) ont recueilli pour les années 2013 et 2014 le nombre et les données démographiques et sociales des patients « migrants » incidents dans leur centre. Résultats On retrouve 34 patients migrants incidents en dialyse en 2013 et 2014 avec un gradient Est-Ouest (maxi 15 % des incidents 2013 dans un centre de l’Est et mini 0 % en 2013 dans un centre de l’ouest) : 24 hommes, âge moyen 44,6 ± 13,9 ans, 19/34 au moins dialysaient avant leur arrivée en France. Les pays d’origine sont : Kosovo (6), Arménie (4), Géorgie (4), Algérie (3), Cameroun (3), Tadjikistan (2), Angola (2), Russie (2), Bosnie (1), Serbie (1), Biélorussie (1), Madagascar (1), Somalie (1), Sri Lanka (1), Congo (1), et Mongolie (1). Un grand nombre de patients ont initialement un statut « Demandeurs d’Asile (DA) » ou « Étrangers Malades (EM) ». La couverture sociale est l’AME, les « soins urgents » ou la CMU après 3 mois. La plupart des patients (26/34) ne maîtrisent pas le français (besoin d’interprète pour discuter avec l’assistant social et les médecins). Une partie (9/34) habite chez des compatriotes, 9 doivent recourir au 115 et les autres vivent dans des foyers. Discussion Sur ces quatre centres, il existe de nombreux patients souvent déjà dialysés dans leur pays d’origine, venant notamment des pays de l’Est avec un fort gradient Est-Ouest en France. Leur situation sociale est précaire, rendant leur prise en charge en dialyse plus compliquée et grevant probablement leur survie. Conclusion Cette étude pilote volontairement axée sur des hôpitaux publics montre que la collaboration entre les néphrologues et les services sociaux permet de mieux préciser la situation des patients migrants dialysés