Effet transgénérationnel du stress chez la caille
Abstract
Chez les mammifères, un stress subi par la femelle pendant la gestation peut induire des conséquences physiologiques et comportementales importantes sur sa progéniture mais également sur les descendants de cette progéniture. Chez l’oiseau, des conditions de vie stressantes pendant la phase de ponte des femelles vont également influencer le développement ultérieur des oisillons, via notamment la modulation des niveaux d’hormones présents dans le jaune de l’œuf. Cependant, peu de travaux se sont intéressés à l’impact de ce stress sur les générations suivantes. Aussi, notre étude vise à analyser, chez la caille, les effets d’une procédure de stress répété appliquée aux femelles pondeuses sur le développement de leurs descendants (F1) mais également sur la génération suivante (F2). Si la procédure de stress n’a pas affecté le taux de ponte et de fertilisation des œufs des femelles, elle a modulé les niveaux d’hormones présents dans le jaune de l’œuf. Ainsi, les œufs de femelles stressées apparaissent plus riches en testostérone que ceux des femelles non stressées. De plus, les jeunes issus de ces œufs (F1-stressé) présentent une plus forte réactivité émotionnelle que les jeunes issus des œufs de femelles non stressées (F1-contrôle). A l’âge adulte, les mâles F1-stressé vont présenter des déficits au niveau de leur comportement sexuel et les femelles F1-stressé pondre des œufs plus riches en testostérone et en progestérone par rapport aux individus F1-contrôle. Enfin, à la génération suivante, les jeunes F2-stressé vont exprimer, comme leurs parents, une plus forte réactivité émotionnelle que jeunes F2-contrôle. Dans cette étude, nous avons pu mettre en évidence un effet trans-générationnel du stress sur le développement comportemental chez l’oiseau. Cette transmission non génétique pourrait être liée à une modulation des niveaux de stéroïdes présents dans le jaune de l’œuf, modulation pouvant se transmettre de mère en fille.