Cris d’alarme des femelles mones de Campbell sauvages (Cercopithecus campbelli) - Université de Rennes Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2008

Cris d’alarme des femelles mones de Campbell sauvages (Cercopithecus campbelli)

Résumé

Le répertoire vocal des cercopithèques présente un important dimorphisme sexuel car les femelles ne possèdent pas de sacs vocaux que les mâles utilisent pour produire des cris forts et graves adaptés aux contraintes de propagation dans la forêt. La complexité des cris d’alarme des mâles et leur capacité dans la communication référentielle et dans la combinaison de cris ont fait l’objet de plusieurs études récentes. Inversement, le système des cris d’alarme des femelles est peu connu, probablement parce qu'elles sont difficiles à observer et à enregistrer dans leur habitat forestier. Pourtant, un niveau élevé de plasticité acoustique a été décrit chez les femelles captives mones de Campbell (Cercopithecus campbelli). Elles possèdent un répertoire vocal riche, composé de 10 types de cris dont certains présentent 2 à 6 sous-types. Un partage vocal de variantes de cri de contact a été observé entre certaines femelles adultes affiliées. En captivité, leurs cris d’alarmes peuvent être classés en deux sous-types différents selon leur structure et leur contexte de production (RRA2 – au passage d’un humain et RRA1 - pour tout autre type de danger). Ce travail est le résultat de deux années d’étude de terrain sur deux groupes de mones de Campbell, habitués à la présence humaine, du parc national de Taï (Côte d'Ivoire). Des observations comportementales des contextes naturels d’émission vocale des femelles adultes et des analyses acoustiques nous ont permis de décrire 3 types de cris d’alarmes fréquents et 2 types rares. Deux types de cris fréquents (RRA3, RRA4), jamais enregistrés en captivité, étaient utilisés dans un contexte de prédation, respectivement en réponse à la présence de léopards et d’aigles. RRA1 était utilisé, comme en captivité, pour des dangers de nonprédation (p. ex. en descendant à une strate inférieure ou effrayé par un mouvement brusque d’oiseau), tandis qu'aucun RRA2 n’a été enregistré. Nous avons également enregistré des cris d’alarmes rares qui ressemblent fortement à ceux qui sont produits par le mâle et qui sont principalement émis dans des contextes de forte menace de prédation. Une série d'expériences (présentation de modèles empaillés et repasse de cris de prédateurs) a permis de confirmer l'existence de deux types de cris différents pour le léopard et l'aigle, et de suggérer que les femelles, au-delà de la simple référence au type de prédateur, pourraient transmettre des informations supplémentaires sur le degré de menace. Cette étude confirme le niveau élevé de variabilité acoustique décrit en captivité chez les mones de Campbell, mais met également en lumière quelques différences importantes entre animaux sauvages et captifs.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01357552 , version 1 (30-08-2016)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01357552 , version 1

Citer

Karim Ouattara, Klaus Zuberbühler, Alban Lemasson. Cris d’alarme des femelles mones de Campbell sauvages (Cercopithecus campbelli). 21e Colloque de la Société Francophone de Primatologie, Oct 2008, Mulhouse, France. ⟨hal-01357552⟩
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