Les Associations polyspécifiques chez les Cercopithecidae du Gabon - Université de Rennes Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue d'Écologie Année : 1969

Les Associations polyspécifiques chez les Cercopithecidae du Gabon

Résumé

In North East Gabon, certain species of Cercopithecidoe are more often found in mixed troops than in monospecific bands. We have studied these interspecific associations in four diff erent regions: two tropical rain forest regions (of which one was periodically flooded) subject to low hunting pressures, and two degraded forests bordering native villages where intensive hunting took place. The results were analyzed statistically according to Fager's method (1957) which tests interspecific affinities. Cercopithecus cephus appears to be the species most often involved in associations (86.6 % of observed cases). In rain-forests, it associates mostly with C. nictitans, while in a degraded environment, it joins Miopithecus talapoin. This association tendency is also found in Cercocebus albigena, Cercopithecus nictitans and C. mona. Talapoins are found as often associated as alone. In our study area, C. neglectus was never observed in a mixed group. Different types of associations exist, ranging from a parallel existence of two (up to five) separate troops to a complete intermingling. In non-hunted zones, these associations are stable from one day to the next as well as over the years. Daily fluctuations occur however, most polyspecific troops being observed in the morning and evening. At nightfall monospecific bands tend to join and mingle with other species for the night. In degraded zones, the associations with the Talapoin scem to be a result of its "hunt-free" status. Native hunters do not hunt this monkey and therefore, any other "game" species associating with it benefit by its presence. Intraspecific agonistic behaviour appears to be absent even though the polyspecific groups share the same food habits (direct observation and stomach content analysis). It is this absence of competition, linked no doubt with the local abundance of available food, which probably makes these associations possible. An increase in troop size means a decrease in predator approaches going unnoticed and, consequently, the monkeys benefit from these associations. But this safety-in-numbers hypothesis may not explain satisfactorily the intraspecific association preferences which have been observed.
Au N.-E. du Gabon, certaines espèces de Cercopithecidae se rencontrent plus souvent associées entre elles qu'en bandes mono-spécifiques. Nous avons étudié ces associations entre espèces dans 4 régions différentes : une région de forêt primaire et une de forêt primitive inondée, toutes deux constituant des zones peu chassées, et deux régions de forêt dégradée situées près des villages africains où la pression de chasse est intense. Les résultats ont été exploités statistiquement selon la méthode de Fager (1957), qui permet de tester l'affinité existant entre deux espèces. Cercopithecus cephus apparaît comme le singe le plus souvent associé (86,6 % des cas de rencontres) ; il s'associe principalement en forêt primaire avec C. nictitans et en milieu dégradé avec Miopithecus talapoin. La tendance à l'association se manifeste également chez Cercocebus albigena, Cercopithecus nictitans et C. mona. Le Talapoin se rencontre aussi souvent associé que seul. Quant à C. neglectus, il ne manifeste, dans nos régions, aucune tendance à s'associer avec d'autres espèces. Les associations sont de divers types, allant de la juxtaposition, de deux (et jusqu'à 5) bandes d'espèces différentes jusqu'à leur mélange complet. En zones non chassées, elles sont durables d'un jour à l'autre et également d'une année sur l'autre; elles montrent toutefois des variations au cours de la journée, le maximum de bandes mixtes se rencontrant le matin et le soir. Il semble qu'il y ait regroupement des espèces pour la nuit. En zone dégradée les associations avec le Talapoin apparaissent en partie comme une conséquence de la chasse, cette espèce n'étant pas considérée comme un gibier par les Africains et assurant ainsi une certaine protection aux espèces chassées qui s'associent avec elle. Les comportements agonistiques semblent absents entre les espèces différentes bien qu'elles exploitent apparemment le même milieu (observations directes et étude des contenus stomacaux). C'est cette absence de compétition, liée sans doute à l'abondance de nourriture dans ce milieu, qui rend possible ces associations. Les animaux en retirent une sécurité plus grande, l'augmentation du nombre d'individus permettant un repérage meilleur des dangers éventuels. Mais cette notion de sécurité n'est pas suffisante pour expliquer les préférences entre espèces que l'on observe dans ces associations.
Fichier principal
Vignette du fichier
Gautier_et_Gautier-Hion_-_Terre_Vie-1969.pdf (2.86 Mo) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte
Loading...

Dates et versions

hal-01358965 , version 1 (06-09-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01358965 , version 1

Citer

Jean-Pierre Gautier, Annie Gautier-Hion. Les Associations polyspécifiques chez les Cercopithecidae du Gabon. Revue d'Écologie, 1969, 164 (2), pp.164-201. ⟨hal-01358965⟩
109 Consultations
87 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More