Mechanismes intervenant dans l'estimation des distances predateur-proie chez Ranatra
Résumé
Data from previous experiments on predator-prey distance estimation during ontogeny are compared to theoretical interpretations. In Ranatra the relationships between performance (maximum reactive distances), effectors (length of forelegs) and receptors (eyes) do not remain constant during nymphal development, contrary to Mantids (Maldonado et al., 1973). The hypothesis of an automatic morphological adaptation occurring after each moult cannot be retained.
Burkhardt et al.'s (1973) theoretical analysis of binocular vision in insects was applied to Ranatra : for the first four nymphal instars, the calculated limits of binocular vision coincide with maximum reactive distances. This could explain why these animals do not react to prey items presented at distances equal to the length of their forelegs before the 5th instar. The theoretical limits of binocular vision are further away than the maximum capture distances and the length of their forelegs for 5th instar nymphs and adults ; the length of their forelegs would then limit capture possibilities.
Des résultats expérimentaux antérieurs sur l'ontogenèse de l'estimation des distances prédateur-proie sont confrontés à des interprétations théoriques. Chez la ranatre les relations entre performances (distances maximales de réaction), effecteurs (longueur des pattes ravisseuses) et récepteurs (yeux composés) ne restent pas constantes pendant le développement larvaire, contrairement à ce qui a été observé chez la mante religieuse. L'hypothèse d'une adaptation automatique et morphologique après chaque mue doit être éliminée.
L'analyse théorique de la vision binoculaire des insectes de Burkhardt et al. (1973) a été appliquée à la ranatre : pour les quatre premiers stades larvaires les limites calculées de la vision binoculaire coincident avec les limites maximales de réaction. Cela expliquerait pourquoi ces animaux ne réagissent pas à des proies présentées à des distances égales à la longueur des pattes ravisseuses avant le 5è stade larvaire. Au 5è stade larvaire et chez l'adulte ces limites de vision sont supérieures aux distances maximales de capture et aussi à la longueur des pattes ravisseuses. Ce serait alors cette dernière valeur qui limiterait les possibilités de capture.