La valence émotionnelle des stimuli influence la latéralisation visuelle chez les singes de Brazza (Cercopithecus neglectus) - Université de Rennes Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2016

La valence émotionnelle des stimuli influence la latéralisation visuelle chez les singes de Brazza (Cercopithecus neglectus)

Résumé

La spécialisation hémisphérique du traitement des émotions est expliquée par deux théories. La théorie de l’hémisphère droit stipule que toutes les émotions sont traitées par l’hémisphère droit. La théorie de la valence stipule que les émotions négatives sont traitées par l’hémisphère droit et que les émotions positives sont traitées par l’hémisphère gauche. Sachant que les informations perçues dans un champ visuel sont principalement traitées par l’hémisphère controlatéral, étudier l’œil préférentiellement utilisé pour regarder un stimulus donné indique l’hémisphère principalement impliqué. Le but de notre étude est de déterminer l’œil préférentiellement utilisé par huit singes de Brazza (Cercopithecus neglectus) en fonction de la valence émotionnelle de différents stimuli visuels. Ces animaux sont tous nés en captivité à la station Biologique de Paimpont (Université de Rennes 1, France), où a également été menée l’étude. Le groupe d’étude est composé de deux mâles et deux femelles subadultes âgés entre 4 et 5 ans et trois femelles et un mâle adultes âgés de 11 à 27 ans. L’animal doit regarder à travers un trou différents stimuli placés dans une boîte : des stimuli positifs (i.e. banane, pomme), des stimuli négatifs (i.e. cochon en plastique, renard en peluche) ou la boîte vide. Le premier regard est réalisé en vision binoculaire afin que le sujet sache au préalable ce qu’il y a à l’intérieur de la boîte. Ensuite, un œilleton ne permettant qu’une vision monoculaire est rajouté et le nombre de regards effectué avec l’œil gauche et l’œil droit est annoté. L’expérience est achevée lorsque chaque stimulus a été regardé 60 fois en vision monoculaire. Nos résultats montrent une variabilité inter-individuelle dans la direction du biais de latéralisation. De plus, la valence émotionnelle des stimuli influence l’utilisation préférentielle d’un œil par rapport à l’autre. Un même gradient de latéralisation est retrouvé chez tous les individus. L’œil gauche est plus utilisé pour regarder les stimuli négatifs, alors que l’œil droit est plus utilisé pour regarder les stimuli positifs. L’hémisphère droit serait donc plus amplement impliqué dans le traitement des émotions négatives, alors que l’hémisphère gauche serait plus amplement impliqué dans le traitement des émotions positives. Nos résultats semblent cohérents avec la théorie de la valence.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01382424 , version 1 (17-10-2016)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01382424 , version 1

Citer

Morgane Chrétien, Christelle Jozet-Alves, Catherine Blois-Heulin. La valence émotionnelle des stimuli influence la latéralisation visuelle chez les singes de Brazza (Cercopithecus neglectus). 29e Colloque de la Société Francophone de Primatologie, Université de Rennes 1, Oct 2016, Paimpont, France. ⟨hal-01382424⟩
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