Les « nouveaux réactionnaires ». Trajectoire sociopolitique et surface médiatique de deux intellectuels hétéronomes : Alexandre Adler et Alain Finkielkraut - Université de Rennes Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2014

Les « nouveaux réactionnaires ». Trajectoire sociopolitique et surface médiatique de deux intellectuels hétéronomes : Alexandre Adler et Alain Finkielkraut

Résumé

Adler et Finkielkraut ont en commun d'être des intellectuels hétéronomes, c'est-à-dire de acteurs multipositionnés naviguant entre une reconnaissance marginale dans le champ universitaire et une légitimité de position dans le champ médiatico-journalistique. Or, ce multipositionnement et cette (omin)présence, qu'il faudra empiriquement démontrer, dans tous les types de médias (journaux, télévisons, radio ou internet) contribue à créer, grâce à leur légitimité de position et à un effet d’accumulation ou de répétition, une nouvelle doxa conservatrice, faite d'indignations successives, de lieux communs, d'exempla ou de pré-notions, qui valide les postulats idéologiques des dominants. Ainsi, se présentant comme des outsiders à la « bien pensance », des intellectuels subversifs, ces « fast thinkers » engagent, sur la base de faits divers ou artefactuels, une lutte symbolique et idéologique, en terme systématique, monocausal, et vide de sens, de « crises » diverses et variées (crise identitaire, des valeurs, de la culture ou de l’École), contre toute forme de progrès social ou contestation des valeurs morales et culturelles traditionnelles et dominantes. Aussi, ils en viennent à produire un discours conservateur moraliste, simpliste et manichéen qui exalte les valeurs de l'ordre (établit), un certain nationalisme et un élitisme antipopulaire empreint de mépris. Or se pencher sur les trajectoires individuelles de ces acteurs, le passage plus ou moins long et assumé de la gauche radicale et révolutionnaire au néoconservatisme, permet d'abord de montrer comment Adler et Finkielkraut peuvent se présenter comme « subversifs » de longue date, des outsiders au conformisme et à la « pensée unique petite bourgeoise » ou « bobo ». Ensuite, ceci contribue à affermir leur tropisme post-soviétique en matière de relations internationales qui les conduit à prendre systématiquement position en faveur des États-Unis ou de leurs alliés, en particulier Israël dont toute critique – radicale – est de manière quasi automatique taxée d’antisémitisme. Enfin, leurs trajectoires servent à éclairer leur relation ambiguë avec les thématiques véhiculées par le Front National, le rejet de l’immigration arabo-musulmane ou une certaine xénophobie. En résumé, de par leurs trajectoires individuelles, leur surface médiatique et leur marginalité universitaire, ces deux acteurs hétéronomes nous apparaissent comme des représentations idéales-typiques de cette nouvelle doxa demi-savante produite par des intellectuels-journalistes et/ou des universitaires-romanciers qui, loin de former une pensée subversive, en vient à formuler un discours convenu.
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Citer

Julien Giry. Les « nouveaux réactionnaires ». Trajectoire sociopolitique et surface médiatique de deux intellectuels hétéronomes : Alexandre Adler et Alain Finkielkraut. Les « nouveaux réactionnaires ». Genèse, configurations, discours, Dec 2014, Liège Belgique. ⟨hal-01687447⟩
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