L'intégration de certaines pierres dressées à l'air libre dans les espaces sépulcraux de l'ouest de la France. Les exemples du département du Morbihan.
Abstract
Le démontage, l'abattage et le débitage de pierres dressées puis leur intégration ou leur remploi dans les espaces sépulcraux, sont des faits majeurs dans les processus de construction des monuments mégalithiques. Ceci concerne également des morceaux de dolmens en remploi dans des dolmens ou encore des morceaux de dolmens en remploi comme pierres dressées. Entre la destruction et la réappropriation des éléments symboliques, la mémoire des ancêtres perpétué, les éléments en remploi montrent l'intérêt symbolique que les bâtisseurs portaient aux éléments architecturaux situés dans leur environnement.
A l'intérieur des espaces sépulcraux, des monolithes offrent une mise en scène évidente dans leurs emplacements, leurs formes singulières et leurs aspects des surfaces. Ce phénomène atlantique concerne un large spectre de types architecturaux. Certaines pierres dressées sont l'élément de départ de conception et de mise en œuvre du projet architectural, intégration du monde des vivants dans le monde des morts. La réappropriation de cultes anciens, la protection et la mémoire des ancêtres et la complémentarité évidente entre menhirs et dolmens met en avant un processus continue de transformation des dispositifs architecturaux. Les observations réalisées interrogent à la fois sur leur fonctionnalité, comme sur l'emplacement initiale de certaines d'entre elles. Elles ne semblent pas avoir d'utilité architectonique mais accentue des valeurs symboliques fortes dont l'essence initiale nous échappe. Cette problématique dépasse largement nos frontières armoricaines et dans tous les cas, l'origine des dalles en position primaire et secondaire n'est pas toujours très simple à entrevoir.
La question d'éventuels dispositifs de pierres dressées à l'air libre postérieurement intégrés dans la construction d'un dolmen, est celle qui nous occupera au travers de cette communication.