Le graphe, la trace et les fragments. L’apport des méthodes quantitatives et des outils numériques à l’étude des élites civiques athéniennes - Université de Rennes Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Annales. Histoire, Sciences sociales Année : 2018

Le graphe, la trace et les fragments. L’apport des méthodes quantitatives et des outils numériques à l’étude des élites civiques athéniennes

Résumé

The study of ancient Greek individuals and their family relationships is a difficult task. Specific people and connections are complicated to identify not only because of the poorly dated documentation, which offers few continuous series, but also due to the onomastic system based on single names, which does not attach the individual to a lineage beyond their father’s name. However, this onomastic system is an asset for the reconstruction of a particular type of relationship: when a person is identified as their father’s child, their name bears at least an explicit relation of filiation. In this article I use a suggestion made by Alain Bresson in 1984 to explore the Attic corpus: the cohesive groups revealed by network analysis based on links of filiation between two names may represent real kinship networks. This paper thus aims to construct a new methodology for studying the history of civic elites. How can we build onomastic networks that avoid methodological and documentary bias in the new context of accessible digital data? After demonstrating that it is possible to use the online data of the Lexicon of Greek Personal Names for prosopographic purposes, the article explores the modes of investigation and narrative introduced not only by the corpus but also by the network as a tool.
Dans le monde grec antique, il s’avère souvent difficile d’identifier les individus et de retrouver leurs parents, non seulement à cause de la documentation, mal datée et offrant peu de séries continues, mais aussi à cause du système onomastique qui repose sur le nom unique, sans attacher l’individu à une lignée au-delà du nom du père. Cependant, ce mode de nomination s’avère être un atout pour la reconstitution d’un type de lien : quand un individu est identifié comme l’enfant de son père, le nom porte au moins un lien de filiation explicite. En mettant en œuvre une suggestion d’Alain Bresson datant de 1984, nous proposons de mener, sur le corpus attique, une analyse de réseaux bâtie sur ce lien de filiation entre deux noms, afin de voir si les groupes cohésifs qu’ils révèlent sont de réels réseaux de parenté. L’article entend ainsi construire une nouvelle méthode d’étude des élites civiques. Il s’interroge sur la possibilité de construire des réseaux onomastiques qui évitent les biais méthodologiques et documentaires dans le nouveau contexte d’accessibilité des données numériques. Après avoir démontré qu’il est possible d’utiliser à des fins prosopographiques les données mises en ligne par le Lexicon of Greek Personal Names, l’article explore les modes d’enquête et de mise en récit induites non seulement par le corpus documentaire, mais aussi par l’outil réseau.
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Dates et versions

hal-02158804 , version 1 (18-06-2019)

Identifiants

Citer

Karine Karila-Cohen. Le graphe, la trace et les fragments. L’apport des méthodes quantitatives et des outils numériques à l’étude des élites civiques athéniennes. Annales. Histoire, Sciences sociales, 2018, 73 (4), pp.785-815. ⟨10.1017/ahss.2019.91⟩. ⟨hal-02158804⟩
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