Une mine de plomb datée de l’Age du Fer en Bretagne (France) - Université de Rennes Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2011

Une mine de plomb datée de l’Age du Fer en Bretagne (France)

Résumé

Le massif Armoricain est bien connu comme présentant de très nombreuses minéralisations en galène dont un certain nombre a été intensivement exploité durant les derniers siècles. Ces mines imposantes ont conduit bien souvent à la disparition des travaux miniers précédents, dont certains pourraient remonter à l’Age du Bronze. En effet, sur l’ensemble de ce territoire, des dépôts d’objets à base cuivre contenant du plomb, parfois en fortes proportions, ont été découverts datant du Bronze final et du Premier Age du Fer. La présence du plomb dans ces proportions est une particularité du quart Nord Ouest de la France. On peut ainsi se poser la question de l’origine locale de ce métal. Un secteur minier n’a pas été ré-exploité aux époques modernes et contemporaines et a donc conservé presque intact les traces des anciens travaux. Il s’agit du secteur de Plélauff situé au centre de la Bretagne. Un sondage d’exploration du BRGM (Bureau de Recherche Géologique et Minière) dans les années 1960 a rencontré des galeries souterraines boisées à trois niveaux : -30, -40 et -70 m. La minéralisation étant extrêmement friable car très altérée, les mineurs ont dû boiser intégralement les galeries. Pour se faire, des cadres en bois ont été joints les uns contre les autres. Au cours de l’exploration du BRGM, le bois trouvé a été remonté mais la presque totalité a été détruite à l’époque. Reste un cadre complet et quelques fragments. Il est impossible de dire de quel niveau ces bois proviennent, mais les personnes qui les ont remonté nous ont certifié que tous les bois se ressemblaient par leur assemblage, quelque soit le niveau souterrain. L’assemblage de ces bois se fait par tenons et mortaises. La dendrochonologie confirme la contemporanéité des bois avec deux dates à -150 et -165 ans. L’exploration des environs, a montré la présence de trois zones de concentration de scories de réduction de la galène, laissant ainsi penser que les ateliers de production de plomb se situaient immédiatement à proximité de l’exploitation minière. Actuellement, il n’y a pas de traces de litharge prouvant la production d’argent. C’est pourtant durant ces périodes que les pièces en argent sont apparues. Si à La Tène moyenne, les travaux miniers ont pris une telle ampleur, il est possible d’imaginer que les premiers travaux de surface puissent avoir commencé au début du second Age du Fer, voire au Premier Age du Fer. Ainsi, les milliers de haches à douille de type armoricain pourraient avoir été produites avec du plomb provenant de cette mine. Afin de mettre en évidence la possible origine du plomb dans les haches à douille de type armoricain, une prospection géochimique sur les sites d’ateliers présumés sera réalisée. Ceci nous permettra de récolter le nombre suffisant de scories afin de réaliser les analyses isotopiques du plomb et obtenir une signature fiable du gisement. De mêmes analyses seront réalisées sur des haches à douille contenant beaucoup de plomb.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02362745 , version 1 (27-04-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02362745 , version 1

Citer

Cécile Le Carlier de Veslud, Vincent Bernard, Alexandre Mahé. Une mine de plomb datée de l’Age du Fer en Bretagne (France). Journée scientifique de l’UMR CReAAH, 2011, Rennes, France. ⟨hal-02362745⟩
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