L’analyse des objets protohistoriques à base cuivre de l’ouest de la France : constitution d’une base de données pour la reconnaissance des signatures chimiques - Université de Rennes Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2013

L’analyse des objets protohistoriques à base cuivre de l’ouest de la France : constitution d’une base de données pour la reconnaissance des signatures chimiques

Résumé

Un programme d’analyses d’objets à base cuivre a débuté en 2007 sur le Grand Ouest de la France. Il est actuellement ciblé sur trois horizons métalliques : les haches à talon du Bronze moyen II, l’horizon de l’épée en langue de carpe attribué au Bronze final IIIb, et l’horizon des haches à douille de type armoricain. Ces derniers objets ont été anciennement attribués au Bronze final. Mais les découvertes plus récentes tendent à les rattacher au Premier Age du Fer. Les études antérieures, menées par Briard et Bourhis (Laboratoire d’Anthropologie de Rennes 1) ont été particulièrement novatrices pour leur période. Cependant, d’une part, la méthode analytique employée, si elle permettait d’obtenir des résultats intéressants au niveau des éléments d’alliage, manquait de précision quant aux éléments en trace. D’autre part, devant ce nouveau champ d’action, la volonté avait été de tester le plus grand nombre de dépôts, permettant de mettre en lumière une évolution de la composition chimique de ces objets en fonction de la période concernée. Cette approche par petites touches n’a pas permis alors de régler certaines problématiques de fond telle que la mise en évidence ou pas du recyclage des métaux. Le programme engagé ici veut apporter des éléments pour évaluer l’ampleur de ce phénomène, afin de savoir s’il est pertinent de continuer à analyser les objets pour tenter un jour de faire le lien entre les zones de production et les zones de consommation. Ce programme n’est pas basé un développement méthodologique en ce qui concerne l’innovation des techniques d’analyse. Il est basé sur la mise en place d’une banque de données d’analyses chimiques la plus large et la plus représentative possible. Les analyses des objets métalliques sont réalisées au moyen de l’ICP-AES au Laboratoire Archéosciences à Rennes. Seul un échantillonnage élargi et ciblé peut fournir des résultats exploitables pour la problématique qui nous concerne. L’approche régionale est privilégiée. Ainsi, ce sont quatre dépôts du Bronze II, trois dépôts du BF III et quatre dépôts de haches à douille de type armoricain, provenant de la Manche, du Finistère et des Pays de la Loire, soit un total de 582 analyses. Tout d’abord, l’homogénéité du métal au sein des objets a été testée afin de voir si les variations observées sont importantes et si elles peuvent être de l’ordre de variation entre les différents objets des dépôts. Tous les objets des dépôts (ou un très gros pourcentage quand le dépôt est vraiment trop volumineux) sont analysés. Il est ainsi possible de se rendre compte de l’homogénéité chimique du dépôt. Dans une même région, et pour le même horizon métallique, plusieurs dépôts sont analysés. La surimposition des points représentatifs de tous ces objets dans les diagrammes, indique clairement qu’il existe une composition chimique relativement homogène, à chacune des grandes périodes de l’âge du Bronze représentée dans cette étude. Le fait qu’elle soit différente d’une époque à l’autre implique que les minerais utilisés n’ont pas la même origine, sans que l’on puisse leur donner une origine actuellement. Ceci montre également, qu’entre deux grandes époques de l’âge du Bronze, le recyclage est relativement modéré et que les objets sont fabriqués en très grande majorité avec du métal neuf en provenance des zones d’exploitation. C’est ce type de démarche que Rychner avait engagé sur la Suisse, avec les résultats importants qui a obtenu. Ainsi donc, la recherche de la filiation « zone de production des minerais de cuivre / zones de consommation » via les analyses chimiques élémentaires, et dans un second temps, les analyses isotopiques du plomb, l’objection du recyclage n’est plus acceptable.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02362800 , version 1 (27-04-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02362800 , version 1

Citer

Cécile Le Carlier de Veslud, Cyril Marcigny, Jean-Christophe Le Bannier, Muriel Fily. L’analyse des objets protohistoriques à base cuivre de l’ouest de la France : constitution d’une base de données pour la reconnaissance des signatures chimiques. Journée de l’APRAB, 2013, Saint Germain en Laye, France. ⟨hal-02362800⟩
27 Consultations
0 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More