Flexibilité comportementale : un atout face aux perturbations. Ce que le spatial nous apprend sur le temporel. - Université de Rennes Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2021

Flexibilité comportementale : un atout face aux perturbations. Ce que le spatial nous apprend sur le temporel.

Résumé

Le concept de flexibilité comportementale a émergé en 1969 suite à une étude de Poirier (1969) sur des primates (Nilgiri langurs). Il s’agissait d’ajustements à des modifications des conditions environnementales. Cette flexibilité concernait des variations de régime alimentaire liées à l’intégration de nouveaux aliments. Elle suggérait des mécanismes liés aux fonctions cognitives et aux capacités d’apprentissage. La variabilité des comportements a depuis été largement explorée pour un grand panel de taxa. Sa mise en évidence repose pour partie sur des expérimentations standardisées mais également sur des observations en milieu naturel. Nous mettrons l’accent ici plus particulièrement sur les études en milieu naturel. Les animaux peuvent varier leurs comportements face à des changements plus ou moins rapides de leurs conditions de vie, qu’il s’agisse de changement climatique, de type d’habitat, d’une pression humaine directe par la chasse ou le tourisme, de pollution sonore ou lumineuse ou d’urbanisation par exemple. La flexibilité comportementale induite se traduit par des variations plus ou moins rapides et peut révéler certaines limites liées à des contraintes tels le poids de la phylogénie ou des compromis avec d’autres traits de l’espèce cible. La flexibilité observée concerne des innovations (par exemple liées à la résolution de tâches pour l’extraction d’aliments), des modifications d’activités, d’utilisation d’habitats, d’évitement de prédateurs, de structure ou d’organisation sociale, de crainte envers les humains ou d’équilibre diurnalité/nocturnalité. Elle a par exemple joué un rôle clé dans l'évolution des systèmes sociaux des primates ou les capacités d'expansion des espèces dites "invasives". De nombreuses études s’appuient sur des comparaisons spatiales de milieux de vie pour rendre compte de ces flexibilités comportementales au sein des espèces. On considère généralement que celles-ci s’apparentent à des conditions expérimentales en milieu naturel. La prise en compte de la dimension temporelle est souvent moins accessible i) du fait de la lenteur, généralement, des changements de condition de vie sauvage qui conditionne la nécessité d’études à très long terme (rares) pour déceler d’éventuelles variations comportementales, ii) du fait que des changements brutaux de conditions de vie (ex : coupes de forêt, incendies, intensification temporaire de chasse) sont des événements discrets dans le temps et dans l’espace qui sont rarement anticipés pour permettre l’acquisition de données comportementales avant et après changements. Nous nous attacherons à brosser le paysage des connaissances des variations comportementales en milieu naturel tout en dégageant ce que la dimension spatiale nous apprend sur le temporel.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03400117 , version 1 (24-10-2021)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03400117 , version 1

Citer

N. Menard, Elisa Neves, P. Le Gouar. Flexibilité comportementale : un atout face aux perturbations. Ce que le spatial nous apprend sur le temporel.. Penser les variations comportementales dans le temps et l’espace. Programme IUF « Passer penser du côté des animaux ». Atelier 4, Eric Baratay, Jun 2021, Lyon, France. ⟨hal-03400117⟩
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