Le Time-Driven Activity-Based Costing peut-il vraiment prendre en compte la complexité technique de l’entreprise et la simplifier ?
Résumé
Le calcul d’un coût fiable est toujours un compromis subtil entre complexité et simplicité. La démarche suppose d’abord de s’appuyer suffisamment sur la réalité technique du processus, objet de calcul. Puis, à chaque étape de ce processus, il faut se demander si les charges peuvent être attribuées sans ambiguïté. Quand la charge est rendue directe, une analyse préalable relativement lourde, des moyens de comptage précis et une saisie détaillée de l’information sont nécessaires. Quand la charge reste commune, un partage approximatif et peu contraignant pour la saisie est réalisé. Le souci de bien appréhender la réalité technique et de suivre les charges à la trace mène souvent à des montages de systèmes d’information sophistiqués, avec une saisie des données conséquente (Merchant et Shields, 1993) et le risque d’insupporter une partie du personnel (l’enregistrement des informations est pour l’essentiel effectué par un personnel non comptable). Des simplifications sont donc souhaitables. Dans cette contribution, seul le compromis simplicité/complexité au niveau de la prise en compte de la réalité technique est évoqué et nous regardons si celui proposé par le Time-Driven Activity-Based Costing (TDABC) est satisfaisant. Après avoir rappelé comment les principales méthodes antérieures traitent habituellement le problème, nous montrons que la solution exposée par le TDABC est ambigüe, puis des remèdes à cette ambigüité sont proposés.