Evolution intra-annuelle de l'effet de la complexité paysagère sur les auxiliaires généralistes en milieu agricole
Résumé
La complexité des paysages agricoles peut avoir un impact important sur la structure et la composition des communautés d'ennemis naturels, et sur l'efficacité du contrôle des ravageurs des cultures. Des études montrent que des éléments paysagers tels que les bois, les haies, ou les prairies permanentes peuvent accroître la densité et/ou la richesse des populations d'auxiliaires dans les parcelles adjacentes. Cependant, cet effet serait susceptible de changer au cours de la saison. Nous posons comme hypothèse que la complexité paysagère a un effet positif sur les auxiliaires généralistes et sur leur potentiel de contrôle biologique. Mais cet effet serait plus marqué au printemps, en favorisant la recolonisation des parcelles adjacentes au moment de la reprise d'activité des individus, puis disparaîtrait ou s'atténuerait par la suite. 24 parcelles de céréales ont été sélectionnées le long d'un gradient de complexité paysagère. Les coléoptères carabiques et les araignées ont été échantillonnés de mi-mars à mi-juillet 2014, et le taux de prédation des parcelles a été évalué sur la même période à l'aide de cartes à pucerons. Les premiers résultats ne montrent aucun effet du paysage sur le potentiel de prédation. On observe par contre un effet positif significatif de la complexité paysagère sur les abondances de carabes et d'araignées en avril et au début du mois de mai. Conformément à nos hypothèses, la relation s'atténue par la suite et perd sa significativité de mi-mai à début juillet. La mise en évidence d'un effet de la complexité des paysages peut donc être dépendante de l'époque de l'année à laquelle sont réalisés les échantillonnages. Ces résultats confortent le rôle de refuge hivernal des éléments semi-naturels et soulignent l'importance de la temporalité pour mettre en évidence les relations biodiversité/paysage.