Le bâillement : phylogenèse, éthologie, nosogénie - Université de Rennes Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue Neurologique Année : 2004

Le bâillement : phylogenèse, éthologie, nosogénie [The phylogeny, ethology and nosology of yawning].

Le bâillement : phylogenèse, éthologie, nosogénie

O Walusinski
  • Fonction : Auteur
Bertrand L. Deputte
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 850214

Résumé

Charles Darwin would have said that yawning was a useless piece of physiology. If so, then how should the survival of this very stereotyped behavior among the poikilothermal and homoeothermic vertebrates, from the basic brained reptiles to human primates, whether in the air, on the land or in the sea be understand? This issue of the ethnological, neurophysiologic and neuropsychological literature depicts yawning as being associated with an alternation of "awake-sleep" rhythms, sexuality, and nutrition, where it appears as a reference behavior of the mechanisms stimulating the state of vigilance. In pharmacology, yawning is used as an indicator of dopamine-ocytocinergic pathway activity, but in the Parkinson patient the neurologist sees it as an expression of therapeutic dopaminergic activity. J.M. Charcot and his school considered yawning as a clinical sign, long since forgotten. However, many patients complain about excessive yawning. Iatrogenic causes are the most frequent and can be found among many neurological diseases: vasovagal syncope, migraine, epilepsy, hypophyseal tumor, or stroke. Our ability to achieve motor and emotional behavior in resonance with others is deeply rooted in hominid evolution, and probably explains the strange phenomenon of contagious yawning.
Charles Darwin aurait dit du bâillement qu'il était un morceau de physiologie inutile. Mais alors, comment comprendre la survivance de ce comportement très stéréotypé chez les vertébrés poïkilothermes et homéothermes, des reptiles au cerveau rudimentaire, dit archaïque, jusqu'aux primates humains, dans le monde marin, aérien et terrestre? Cette revue de la littérature éthologique, neurophysiologique et neuropsychologique décrit le bâillement associé aux alternances des rythmes veille/sommeil, à l'alimentation, à la sexualité, où il apparaît comme un comportement témoin des mécanismes concourant à la stimulation de la vigilance. Alors que le bâillement est utilisé comme marqueur des voies dopamino-ocytocinergiques en pharmacologie, le neurologue le remarque chez le parkinsonnien, témoin de l'activité thérapeutique dopaminergique. J.M. Charcot et son école en avait fait un signe clinique, oublié depuis. Pourtant, l'excès de bâillements est une plainte exprimée par de nombreux patients. Les causes iatrogènes sont les plus fréquentes. On le retrouve au cours de nombreuses pathologies neurologiques: malaises vagaux, migraine, épilepsie, tumeurs sellaires et supra-sellaires, accidents vasculaires cérébraux. Plongée dans les racines de l'évolution des hominidés, la capacité à entrer en résonance motrice et émotionnelle avec autrui explique l'intrigant phénomène de la contagion du bâillement.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01346125 , version 1 (18-07-2016)

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Citer

O Walusinski, Bertrand L. Deputte. Le bâillement : phylogenèse, éthologie, nosogénie. Revue Neurologique, 2004, 160 (11), pp.1011-21. ⟨10.1016/S0035-3787(04)71138-8⟩. ⟨hal-01346125⟩
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