Principes de protection du corps et Biomédecine
Résumé
Depuis le droit romain, le corps humain n’est pas traité comme une chose.
C’est l’artifice d’une fiction juridique qui englobe le corps dans la personne. Aussi est-ce par un effet de miroir que le corps représente la matérialité de la personne. De nos jours, cette belle harmonie entre la personne et son corps se voit lézardée par les progrès biotechnologiques. Désormais, le corps peut se muer en objet scientifique, ses parties sont susceptibles d’être intégrées dans le corps d’une autre personne et les éléments humains se transformer en simple matériel biologique.
Nous vivons une ère nouvelle, celle où le corps humain est devenu un enjeu social, celle où la protection de celui-ci par la seule volonté individuelle est devenue insuffisante. C’est l’humanité de ce corps qui, d’ores et déjà, fait problème et qu’il convient de sauvegarder.
La parution de cet ouvrage se propose de combler un vide philosophico-juridique. Son enjeu est de répondre aux interrogations fondamentales suivantes : Comment et dans quelle mesure le droit protège-t-il ce corps humain mis à distance de la personne et pour ainsi dire mis à nu ? Quelles obligations la personne a-t-elle envers son corps ? Quels principes juridiques les systèmes de droit de vingt pays analysés posent-ils pour protéger le corps humain ? Ces principes sont-ils communs ou l’émanation de la diversité culturelle ? Dans quelle mesure peut-on hiérarchiser ces principes dans chaque système national ? Quelles sont les prérogatives accordées à la personne en cas de violation de ces principes ?
Ainsi c’est le corps dans tous ses états, vivant ou mort, confronté à la biomédecine, qui sollicite la réflexion des vingt-cinq auteurs venus des différents horizons du monde. Les auteurs ont adopté une approche pluridisciplinaire. Sont ainsi rassemblées les contributions des juristes, anthropologues, philosophes et sociologues. De plus, une analyse comparative met en interface les droits européens, nord-américains, sud-américains, tunisien, égyptien, sénégalais, japonais et chinois. Au terme de ce voyage juridique outillé de pluridisciplinarité, le lecteur sera à même de reconstituer non seulement le droit de ce corps humain, « siège » de la personne, mais aussi de comprendre la représentation des valeurs qui tissent les principes de protection.